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Carnet noir : Just Fontaine est mort
TFC - Rodez : qu’est devenu Aymen Abdennour ?

Le quart de finale de Coupe de France aurait pu être l'occasion de chaudes retrouvailles avec un visage bien connu des Violets : Aymen Abdennour. Malheureusement, le Tunisien recruté l’été dernier par Rodez ne sera pas du voyage avec ses partenaires. De son départ à Monaco à sa découverte de la D2, en passant par sa parenthèse au Qatar, le briscard a depuis connu plusieurs expériences en dents de scie. Retour sur la trajectoire animée de l’ex-Toulousain.

31 janvier 2014. Dans les toutes dernières minutes du mercato, Abdennour quitte in extremis l’hiver occitan pour s’installer en Principauté, malgré une blessure à la cuisse. Initialement prêté à l’AS Monaco pour six mois, le joueur formé à l’ES du Sahel voit son option d’achat de 13 millions d’euros levée à l’issue de la saison. Il referme ainsi  sa belle histoire avec le TFC, une étape de sa carrière où il aura marqué à trois reprises en 82 parties. Neuf ans plus tard, le défenseur figurant dans le onze de légende du Tef est enfin de retour au Stadium, cette fois-ci dans la peau du rival.

2014/2017 : Au firmament de sa carrière

Après une première pige tronquée, Abdennour s’est ensuite battu pour gagner sa place sur le Rocher. Souvent titularisé dans le onze monégasque concocté par Leonardo Jardim, il participe au retour de l’ASM sur le devant de la scène européenne. Sa belle épopée en Ligue des Champions cette année-là, conclue par une élimination en quarts de finale par la Juventus, aiguise l’appétit d’un autre club européen : Valence. En 2015, le natif de Sousse débarque en grande pompe dans le sud-est espagnol pour plus de 22 millions d’euros, et dispute deux saisons de grande qualité. Il devient un pilier des Aigles du Carthage et enchaîne les tournois continentaux, alors qu’en parallèle, la situation de son club n’est pas au mieux. Effectivement, malgré ses bonnes performances en défense, les Chauves-souris ibériques déçoivent sportivement avec une triste 12ème place en Liga et une sortie précoce en Europa League. L’ancien du Werder Brême aide tant bien que mal son équipe, mais ses blessures à répétition l’empêchent de s’installer durablement. Après 43 matchs, le gaucher acte donc son départ pour retrouver le chemin de la Ligue 1, en 2017.

2017/2020 : Plongée dans l’œil du cyclone

En signant à Marseille dans le cadre d’un prêt de deux ans, Aymen Abdennour ne s’attendait probablement pas à un scénario aussi catastrophique pour lui. Tout a commencé à tourner au vinaigre dès son premier match, avec un énième souci musculaire qui a finalement scellé son sort. À son retour, le solide libéro d’1,87m se retrouve barré par la concurrence olympienne (Gustavo, Sakai), et perd toute la confiance de Rudi Garcia. Son temps de jeu se réduit à peau de chagrin, et sa première année se termine sur un goût très amer. Pourtant, la suite des évènements va l’enfoncer dans la tempête : en dépit des discussions pour rompre son cauchemar, il se voit obligé de rempiler pour une année de plus. Alors que plus personne ne compte sur lui, le Tunisien traverse la saison 2018/2019 comme un fantôme, « le moment le plus difficile de [sa] carrière », de son propre aveu. Sans broncher, il se contente de quelques rencontres avec la réserve et ne dispute aucune minute de jeu avec l’équipe première. Pendant ce temps, sa cote dégringole, la sélection se passe de ses services, et son traitement par les fans phocéens devient un calvaire. Son changement d’air en 2019 en Turquie, à Kayserispor, se transforme lui aussi en fiasco total : au bout d’une douzaine de matchs, le Pitchoun retourne au placard et voit son contrat suspendu par ses dirigeants, afin d’inscrire les recrues. Un nouveau coup dur, juste avant l’arrivée de la pandémie.

2020/2023 : Sortir des radars pour un nouveau départ

Comment redonner un élan à son parcours après avoir été black-listé pendant trois ans ? Pour Aymen Abdennour, le rebond est intervenu en choisissant une nouvelle formation exotique: l’Umm Salal SC, au Qatar. Loin de l’Europe, il a pu retrouver de la confiance et du temps de jeu en toute discrétion, avec les Faucons du Barzan. Mais à 33 ans, la retraite dorée attendra encore un peu : le défenseur a encore les crocs ! C’est donc dans la surprise générale que les médias français ont annoncé sa venue dans l’Aveyron, en août. « Le CV est magnifique, je suis fier d’avoir vécu ces moments-là. Mais Rodez c’est une aventure, une expérience. Il y a de l’ambition dans ce club. On veut toujours gagner, ne rien lâcher. Découvrir la Ligue 2, ce n’est pas mal du tout ! » expliquait-il à son arrivée, dans La République des Pyrénées. Engagé pour encadrer la jeunesse ruthénoise, l’international aux 58 capes a été accueilli comme une rock star à Paul-Lignon. Six mois et neufs matchs plus tard, le premier bilan reste à nuancer : son corps a du mal à suivre la cadence, et le RAF pointe au fond du classement de la L2.

Le rêve de la Coupe de France sera donc la seule bouffée d’oxygène pour le collectif rouergat. Auteur d'une rencontre taille patron contre Monaco, le taulier Abdennour va encourager ses coéquipiers depuis les gradins. Quitte à mettre la nostalgie violette de côté.