"Toulouse nous est supérieur, mais ils seront peut-être un peu moins frais"
TFC - Clermont : Mory Diaw, la muraille en quête de renouveau

L’euphorie de la Coupe de France laisse maintenant place à la réception de Clermont, au Stadium. Pour se rapprocher du top 10 de la Ligue des talents, les Violets vont devoir passer l’étincelant Mory Diaw. Le portier adverse a effectivement connu une trajectoire chaotique avant de percer au plus haut niveau. Zoom sur un acharné du ballon rond.

S’il y a bien un joueur du Clermont Foot qui n’a pas dit son dernier mot, c’est bien Mory Diaw. Passé par Poissy et Versailles, le Pisciacais de naissance connaît une jeunesse prometteuse en banlieue parisienne et finit par intégrer le centre de formation du PSG. Au beau milieu des stars, le Sénégalais s’affirme dès 2013 comme le quatrième gardien des Franciliens derrière Salvatore Sirigu, Nicolas Douchez et Mike Maignan. Mais alors qu’il commence à remporter ses premiers trophées, sa carrière bascule totalement un soir de mai 2015, lorsque la twittosphère déterre des messages compromettants. Entre blagues salaces et messages injurieux, les tweets du jeune portier provoquent un tollé qui va finalement lui coûter sa prolongation de contrat. Dès lors, il devient obligatoire de se faire oublier. Il rebondit discrètement au CD Mafra dans la foulée, mais malgré un turn-over dans les cages, le club portugais coule en troisième division. Sa deuxième expérience à l’étranger, au Lokomotiv Plovdiv, tourne également court : au bout de six mois, Diaw quitte la Bulgarie avec huit matchs joués à son compteur.

Le gardien commence alors une longue et douloureuse traversée du désert, ponctuée par plusieurs essais non-concluants pendant deux années. Au moment où le monde pro semble lui avoir tourné le dos pour de bon, l’ancien Titi signe en 2019 au FC United Zurich, une équipe de D4 suisse. Après quelques mois réussis avec les amateurs (et un but inscrit !), l’Yvelinois est transféré au Lausanne Sport, l’écurie qui va lui permettre de remonter la pente. D’abord recruté en tant que doublure, il contribue au titre des helvètes en deuxième division tout en bousculant petit à petit la hiérarchie. La saison suivante, ses problèmes prennent fin : Diaw devient le dernier rempart des Lausannois et se fait un nom en Super League. Ses prestations ne passent pas inaperçues à Clermont, qui acte son grand retour en France.

Mory Diaw a-t-il enfin quitté les chemins de traverse ? En tout cas, celui a qui été embauché pour remplacer Arthur Desmas, parti au Havre, s’est rapidement mis au diapason de la Ligue 1. Élément indispensable de Pascal Gastien, le numéro 99 n’a manqué aucune minute de championnat et possède des statistiques qui valent le détour. Il était en début d’exercice le portier le plus décisif avec 6,57 Expected Goals arrêtés, devant un certain Maxime Dupé. Actuellement, le gardien compte 80 arrêts à son actif, soit plus de trois par match, auxquels s’ajoutent deux pénaltys repoussés par son double mètre. Ses bonnes performances dans les buts du Clermont Foot lui ont même ouvert les portes des Lions de la Teranga, en septembre dernier. « On m’a collé une étiquette de petit con, j’ai pris une claque, mais je n’ai pas lâché », se défend-t-il sur le site LesTitisDuPSG.fr.  L’Auvergnat de 29 ans semble avoir tiré un trait sur ses erreurs du passé : il savoure sa renaissance, bien décidé à rattraper le temps perdu.